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Lot n°77JAMMES Francis (1868-1938).

JAMMES Francis (1868-1938). 12 L.A.S. « F. Jammes », 1919-1932, à Philippe FONTAINE ; 25 pages la plupart in-4.

Belle correspondance à Philippe Fontaine (1891-1978, fils de son ami, mécène et collectionneur, l'ingénieur Arthur Fontaine). Orthez 2 avril 1919. « Je me serais bien gardé de ne pas te prendre fort au sérieux, car il m'aurait fallu déchanter pour moi-même qui te ressemble à bien des égards »... Guignol pour certains, il garde la meilleure partie de lui-même pour Dieu, sa famille et les bons amis comme Philippe, à qui il confirme qu'il est « un coq droit, sentimental, qui ne se donne pas à tout le monde, plein de dignité. Je regrette seulement que tu ne "sentes" pas sérieusement les grandes et vigoureuses qualités que je te soupçonne et que tu ne reprennes pas la peinture. [...] Si on reste un amateur c'est tout de même moins sot que de courir les filles et si on a l'étoffe d'un maître, on devient ce maître. [...] Si tu tergiverses, tu n'aboutiras à rien »... 9 juillet. « Tu as une caboche extraorrdinaiiire. Tes raisonnements ressemblent à des wagons déraillés qui veulent se prouver à eux-mêmes qu'ils sonnnnnnnnt sur les rails. Je te réponds, mais je crains que tu ne puisses pas t'arrêter une minute à mes considérations, soit par orgueil et les considérant comme indignes d'un examen intelligent, soit par étourderie. 1° C'est Dieu, et non pas l'homme, qui dirige en ce monde les événements. 2° Dieu depuis que le monde est monde suscite des guerres, pour châtier les nations qui ne le servent pas. 3° La France, depuis des années, offensent gravement Dieu dans le gouvernement qui la représente. Celui-ci l'outrage dans la personne de l'Église. 4° [...] ni toi ni Seignobos ne serez capable de donner la paix au monde si vous n'êtes pas certains que vous ne pouvez rien par vous-même parce que l'homme n'est pas et Dieu est. 4° Les utopies ressemblent à de la fumée de lune, ne tiennent aucun compte de l'expérience »... 5 septembre. Il félicite Philippe sur son mariage... 1er août 1920. « Je suis attaché au livre que j'écris comme une fougère au sol. Tu ne connais peut-être pas, mais connaîtras peut-être un jour cette passion exigeante de l'oeuvre, cette découverte du monde de plus en plus surnaturelle, cette marche en avant. Il y faut du détachement, consentir à n'être suivi que peu à peu, aimer l'essence de son art à ce point que le succès passe en troisième ligne. Il me faudra quelques mois encore pour terminer ce St Joseph, cette figure sublime et populaire »... Château de Vitailles, Lauzun 28 décembre 1920 : « Je lirai dans ta toile non seulement notre mutuelle affection, bien profonde de ma part je t'assure, mais encore ce vrai talent que j'aime tant, que je ne sépare pas de ta personnalité si nette »... Il l'entretient de sa retraite (les moines, l'Eucharistie, etc.) : « C'est une chose indicible que de se sentir relié à la Vie éternelle. Il faut hélas ! quand on y entre de plain-pied se résoudre à n'être plus guère que soupçonné par tant de gens qui végètent ou qui sont morts »... Il fait des recommandations pour le bonheur du jeune ménage, critiquant sévèrement Vigny... Hasparren 29 novembre 1921. « C'est entendu : je suis un vieux patriarche et tu es un tout jeune homme. Il n'en est pas moins vrai que c'est en toi que se concentre aujourd'hui, par affinité de caractères, l'amitié profonde que je rends à tous les tiens qui m'en ont tant marqué »... 16 janvier 1922. Il a prié Arthur Fontaine de voir Vallette et Jacques-Émile Blanche, en vue de reproduire son portrait par Blanche en tête d'un volume de morceaux choisis... 18 août 1923. Encouragements au jeune père « un peu fatigué » : qu'il profite des réductions de famille nombreuse pour venir en vacances. « Vraiment les maisons de commerce familiales devraient savoir que l'esclavage est aboli »... 24 juin 1925. Sur ses démêlés avec la revue Commerce, à qui il a donné des poèmes à la demande de Larbaud : il y est question d'un manuscrit donné à la princesse de Bassiano, des rapports entre Larbaud et Fargue, d'épreuves perdues, etc. ; il prie Philippe d'intervenir, car « je n'ai aucune nouvelle de cet embrouillamini provoqué par le désordre de Commerce »...

On joint le tapuscrit d'un hommage à Eugène Carrière, Orthez 14 décembre 1904, [destiné à être lu par Arthur Fontaine à un banquet en l'honneur du peintre] ; et un exemplaire de Francis Jammes,-Arthur Fontaine, Correspondance 1898-1930 (Gallimard, 1959).

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Neuilly-sur-Seine Neuilly-sur-Seine

Maud Vignon Maud Vignon

Clôture de la vente : jeudi 28 janvier à 18h07 Clôture de la vente : jeudi 28 janvier à 18h07

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